Le Palais de la Réunification

Le palais de la Réunification
Le 30 avril 1975, un tank commandé par un colonel nord- vietnamien a enfoncé les grilles du palais de l’Indépendance du Sud- Vietnam, mettant ainsi spectaculairement fin à la guerre en donnant le coup de grâce au vaincu. Les vainqueurs ont rebaptisé l’édifice Dinh Thong Nhat ( palais de la Réunification) et l’ont laissé intact pour en faire un mémorial intemporel dédié à  la grande victoire d’avril. Principale attraction touristique de la ville, c’est un souvenir obsédant d’un État disparu .

L’édifice actuel date de 1966, mais en 1868 déjà, les Français ont posé la première pierre d’un palais destiné au gouverneur général de l’Indochine, inspiré du Second Empire français et de l’architecture grecque classique. En 1962, lors d’un coup d’État manqué, deux pilotes ont bombardé l’édifice rebaptisé entre- temps palais de l’Indépendance, le condamnant à la démolition.
L’architecte sud- vietnamien qui a concu un nouveau palais a intégré le dessin des caractères chinois signifiant “chance”, “éducation” et “cohérence” dans le plan au sol et dans la facade de l’édifice. Le motif extérieur dominant est un rideau de pierre évoquant des segments de bambou qui protege les vitres, du sol au plafond. Le palais de cinq étages compte 95 pièces.
Une fois le palais achevé en 1966, le président Nguyên Van Thiêu est allé y résider avec sa famille. Ses empreintes sont aujourd’hui partout, de la piste de dans en parquet sur le toit en terrasse aux vieux numéros  de Tennis World dans la bibliothèque.
Visite du palais- Les touristes ne sont pas autorisés à se déplacer librement dans le palais,et doivent rejoindre une visite guidée.
Au premier étage, le cabinet, la salle à manger et la salle de conférence méritent juste un coup d’oeil. Le  bureau du président est orné de paysages de la province de Ninh Thuan, dans le Centre- Sud, où Thiêu est né. Par un passage désormais condamné, un escalier menait aux bunkers souterrains.

Dans le hall du deuxième étage, quatre dragons entourent un tapis roud rouge orné de l’idéogramme chinois signifiant “longévité”. Dans la vaste salle de Présentation des lettres de créances, le président recevait les ambassadeurs étrangers devant une superbe peinture sur laque vietnamienne du XV^e siècle composée de 40 pièces.
Dans le casino du troisième étage, il pariait avec des amis autor d’un bar en forme de barrique , il pariait avec des amis autor d’un bar en forme de barrique de whisky. À côté, il y a un cinema d’une quarantaine de places. Du toit en terrasse, on peut voir en bas l’aire d’atterrissage des hélicoptères, et deux cercles peints en rouge qui rappellent deux bombes larguées par un pilote sud-vietnamien qui a révélé ses sympathies nordistes durant les derniers jours de la guerre. La vue, en suivant la rue Lê Duan, porte jusqu’au jardín botanique et à l’emplacement de l’ancienne ambassade américaine, desmolie au millieu des années 1990 pour faire place à un consulat plus moderne et moins symbolique.
Au sous- sol, un labyrinthe de corridors en béton et de salles de commandement présente un sinistre univers d’eslectronique, de cartes et de téléphones vert avocat. La salle radio regorge d’équipements de GE et Motorola.
La cuisine du rez-de-chaussée est remplie d’appareils électroménagers modernes. Une galerie de photos, au même niveau, évoque la guerre et l’histoire ainsi que le documentaire d’une demi- heure qui mérite d’être vu.
À l’extérieur, dans le jardin, aucun des tanks visibles à l’entrée n’est celui qui a enfoncé les grilles en 1975-il est conservé à Hanoi. Le F-5E est aussi un vrai, mais ce n’est pas celui qui a bombardé le palais le 8 avril 1975.