Les Giáy (autre noms : Nhắng, Giẳng, Sa Nhân, Pu Nắm, Chủng Chá, Pầu Thỉn,…) vivent principalement dans les districts de Bát Xát, Bảo Thắng, Mường Khương (province de Lào Cai), Yên Ninh, Đồng Văn (province de Hà Giang) et Phong Thổ, Mường Tè (province de Lai Châu). Leur population est estimée de 58,617 habitants (en 2009). Les Giáy ont la langue propre appartenant la langue Tai-kadai, de la branche Tai.
Vie matérielle
La plupart des Giáy vivent dans les maisons sur pilotis, une autre part du Lào Cai et du Lai Châu dans les maisons à même sol. Les Giáy construisent leurs maisons en bois, les fondations et les piliers en pierre. Ils sont fiers de leur architecture magnifique, notamment techniques d'assemblage des pierres et de sculpture en pierre ou en bois. Vous pouvez admirer deux anciennes maisons plus de 100 ans dans le district de Ma Lé (province Hà Giang) qui sont bien conservées malgré le temps et des guerres.
Le riz ordinaire qui est cultivé sur les champs irrigués en terrasse fournis la principale nourriture à côté de la culture sur brûlis telle que maïs, patate, manioc, cucurbitacées et légumes. Des buffles sont élevés comme bêtes de labour, des chevaux comme bête de bât et de selle ; des cochons et des volailles fournissent la viande dans les repas quotidiens et aux sacrifices. Les artisanats des Giáy sont peu développés. On exerce principalement la vannerie, le tissage afin d’usage courant familial.
Les femmes Giáy portent une jupe ample genou, une veste à cinq pans, ouverte sur le côté et boutonnée de l’aisselle droite. Autour du cou et des poignets, sont cousues des bandes de tissu de couleur vive qui tranche sur le fond indigo. Les hommes s’habillent un pantalon noué à la ceinture, une veste boutonnée sur le devant.
Vie familiale et sociale
La société des Giáy se divise en 2 classes : la classe administrative et les paysans. La première se compose d’un lý trưởng (chef du village) et des phó lý (chef-adjoint) qui tient le pouvoir de décider des affaires du village et possèdent des bons, des champs communs, des forêts de l'amomum tsao-ko cultivés par des paysans et parfois des troupes de danseuses xòe. La deuxième classe (paysannes et autres couches) est des sujets aux corvées, doit acquitter d’impôts souvent très lourds, payer des tributs aux classes supérieures.
La famille des Giáy exerce le patriarcat dont les hommes décident toutes les affaires de leur famille, les femmes doivent obéir à la règle « trois obéissances » (tam tòng) et les enfants prennent le nom de leur père. Le mariage traditionnel se déroule dans 5 étapes : demande le mariage, service d’entremetteur, les fiancailles, le mariage, première visite à la famille de la conjointe. Les offrandes couteuses sont demandées par la famille de l’épouse comme l’argent, des aliments et des volailles,... À supposer que celles-ci puissent excéder ce que l’époux peut financièrement supporter, il peut exercer le moeur kéo vợ (enlever la femme).
Les funérailles des Giáy ont lieu pendant 5-7 jours avec des rituels compliqués. Ils croient que si l’enterrement est en grande pompe, le mort va gagner le paradis et vit dans l’aisance avec leurs ancêtres.
Vie spirituelle
Dans la maison des Giáy, on se trouve l’autel des ancêtres dans la travée centrale. Il y a des vases d’encens, chacun destiné au culte d’une divinité telle que le Ciel, la Terre, les ancêtres, le Génie du Foyer, le Génie du Sol,…
Les Giáy utilisent de nombreux proverbes et maximes constituant une sorte de code moral auquel chacun obéit de son propre gré et l’on fait appel chaque fois qu’il y a un différend à régler, un courroux à apaiser. La culture des Giáy possède aussi un trésor de légendes, de contes humoristiques, de récits rimés, de devinettes et de chants folkloriques.