Perdue dans les forêts du nord, Koh Ker, capitale de l’empire angkorien au Xe siècle, fut longtemps le complexe de temples le plus reculé et le plus inaccessible du pays. La situation a complètement changé depuis l’ouverture d’une nouvelle route à péage qui part de Beng Mealea et met Koh Ker à 3 ou 4 heures de route de Siem Reap. On peut la visiter dans la journée, mais mieux vaut passer la nuit sur place pour vraiment apprécier les temples. On prévoit de mettre à disposition des visiteurs les voitures électriques coréennes que l’on voulait introduire à Angkor avant que la raison ne reprenne ses droits. Renseignez-vous à Siem Reap.
Également appelée Chok Gargyar, Koh Ker fut la capitale de Jayavarman IV (928- 942) qui, ayant usurpé le trône à un rival, déserta Angkor pour s’installer ici. Son fils et successeur Harshavarman Ier ramena la capitale à Angkor en 944.
La région de Koh Ker comprend un nombre impressionnant d’édifices religieux, compte tenu de la courte période pendant laquelle la ville fut capitale de l’empire. On compte plus de 30 structures majeures et les spécialistes pensent qu’il en existait plus d’une centaine, de moindre importance. Ce fut également une époque prolifique pour les sculptures gigantesques ; plusieurs des pièces les plus imposantes du Musée national de Phnom Penh (p. 83) proviennent de Koh Ker, tels l’immense garuda (créature mythique mi-homme, mi-oiseau) qui accueille les visiteurs dans le hall d’entrée, et la sculpture unique qui représente deux rois-singes en train de lutter.
Principal monument de Koh Ker, le prasatThom, parfois appelé prasat Kompeng, est une pyramide couverte de grès de 40 m de haüt, à sept niveaux. Du sommet de cette structure saisissante, on découvre une vue magnifique sur la forêt. Remarquez le garuda géant sous la salle effondrée du dernier niveau. Découvertes sur place, quelque 40 inscriptions, datant de 932 à 1010, ont donné des informations sur cette période de l'histoire cambodgienne
Au nord-est, vous verrez les habituelles bibliothèques et une série de sanctuaires en brique plus petits. Au-delà de l’enceinte intérieure et au bout d’une allée flanquée de nâga se dresse le prasat Krahom (temple Rouge), deuxième édifice de Koh Ker par la taille. Nommé ainsi en raison des briques rouges ayant servi à sa construction, le prasat Krahom est célèbre pour ses lions sculptés (dont aucun ne subsiste aujourd’hui), similaires à ceux découverts au prasat Tao (p. 237), dans l’ensemble de Sambor Prei Kuk, près de Kompong Thom. En venant de Siem Reap, le prasat Krahom semble complètement perdu dans la jungle.
Au sud de ce groupe central, un grand baray alimenté par la Stung Sen, le Rahal, aurait servi à irriguer cette zone aride. La région comprend de nombreux autres temples, pour la plupart sûrs d’accès grâce au déminage. Cependant, ne prenez pas à la légère les panneaux “Danger Mines !” derrière chaque temple et ne vous aventurez pas dans la forêt.
Parmi les temples les plus intéressants, on retiendra : le prasat Bram, le premier que Ton rencontre en venant de Siem Reap, qui doit son nom à ses cinq tours, dont deux sont étranglées par des ficus ; le prasat Neang Khmau, qui conserve quelques beaux linteaux ; le prasat Chen, où fut découverte la statue des singes luttants et le prasat Leung, qui renferme l'un des lingas (symbole phalique) les plus grands et les mieux préservés du pays
Nous sommes très satisfaits de notre séjour. Le programme correspondait bien à ce que nous souhaitions voir. Nous avons apprécié le fait d’aller à la découverte des minorités ethniques du nord, et de visiter des villages et des sites peu touristiques mais très beaux.