Palais royal de Phnom Penh
Malgré ses airs de pagode ancienne, qui n’est pas sans évoquer le Wat Pra Keo de Bangkok, le palais actuel ne date que du début du XX* siècle. Les principaux bâtiments actuels (1913 environ) ont été commandés à des architectes khmers et français par le roi Norodom, puis le roi Sisowath. L'ensemble, d’inspiration traditionnelle khmère, a beaucoup d’allure avec ses toits étagés aux tuiles vernissées, ses frontispices sculptés, ses balcons H et colonnes, ses cours fleuries et ses longues galeries. Disséminé sur une superficie équivalant à plusieurs pâtés de maisons, le tout est entouré de hautes murailles jaunes gardées par des guérites. Séparé du palais par une ruelle étroite, l’espace consacré à la pagode d’Argent (on en parle plus bas).
À Centrée du palais, on a droit à un véritable cours de botanique. Nombreuses essences d'arbres intéressants. Pour en citer quelques-uns, par ordre d'apparition (comme on écrit dans les génériques) : le bananier « cent régimes », le palmier à sucre, les tiges rampantes des feuilles de bétel, la noix d'arenc... Une vraie curiosité : l'arbre de Sala, arbre sacré dont les feuilles sont tout en haut et dont les fleurs émergent du tronc. Elles sèchent au soleil, tombent et les femmes les utilisent en tisane (radical dit-on pour les femmes enceintes dont ça facilite l’accouchement). Fruits en forme de ballon!
Voici les principaux bâtiments du palais :
- le pavillon Chan Chaya : c’est Centrée principale du domaine royal, donc le plus facilement visible de l’extérieur. Toiture superbe de style traditionnel. Ici avaient lieu les discours officiels et les grandes cérémonies (danses, concerts, etc.). Encore utilisé aujourd’hui pour les grands banquets.
- La salle du Trône (Prasat Tevea Vinichhay) .-située au centre du domaine, elle en est l’élément principal. Comme elle est cachée par le pavillon Chan Chaya, on n’en aperçoit que le sommet : une flèche d’une soixantaine de mètres de hauteur, surmontée d’un bouddha à quatre visages (comme le Bayon d’Angkor). Achevé en 1917, ce bel édifice mesure 100 m de longueur. Ici avaient lieu les cérémonies de couronnement. À l'intérieur : le trône d’apparat, en or (représentant le mont Meru), surmonté de plusieurs parasols ; un gong sacré et quelques trônes à porteurs. Aux murs, des fresques du Râmâyana. Celles du plafond représentent l’épopée khmère. A l’entrée, les deux tambours pour faire tomber la pluie (symbolisée par les grenouilles). Au fond, les chambres royales. Curieusement, le roi et la reine devaient attendre une semaine, après le couronnement, avant de retrouver la môme chambre I Attenant à la salle du Trône, plusieurs pavillons : l’un dédié aux cendres des rois, d’autres à la prière (plusieurs bouddhas) et au repos de Sa Majesté. Le mieux gardé contient « l’épée sacrée », très ancienne et couverte de pierres précieuses, ainsi que la couronne royale, appelée « grand Mokot ». A l’écart du bâtiment, une plate-forme qui permettait au roi de descendre de... son éléphant. En toute simplicité.
Roland Dumas. - Le palais Kemarin / derrière la salle du Trône, à l’écart. C’est la résidence de Sihanouk, construite dans les années 1930. De Gaulle y fut hébergé en 1966. C’est également ici que le prince fut retenu Pr'sonnier par les Khmers rouges. Visite interdite. Le drapeau bleu royal qui y flotte indique la présence de sa majesté. |
Le pavillon Napoléon III : à gauche de la salle du Trône, face au bâtiment administratif royal. Offert par Napoléon III au roi Norodom en 1870, ce pavillon à l’architecture en fer fut construit pour accueillir l’impératrice Eugénie lors de l’inauguration du canal de Suez. Pour la petite histoire, après avoir été restauré grâce à des capitaux français, sa réouverture fut inaugurée par Roland Dumas