La cuvette Dien Bien Phu
Diên Biên Phu ou Ðiện Biên Phủ est une petite plaine (la plus grande du Nord après le delta du fleuve Rouge) située au nord-ouest du Viêt Nam dans la province de Lai Châudans le haut Tonkin, et au centre de laquelle se trouve le petit village de Diên Biên Phu. Elle se trouve à proximité des frontières chinoise et laotienne, en plein pays thaï (pays des tai dam).
En vietnamien, Ðiện désigne une administration, Biên un espace frontalier et Phủ un district, soit, en termes francisés, « chef-lieu d'administration préfectorale frontalière ». Enlangue tai, la ville se nomme Muong Tenh, muong, désignant le lieu, pays ou ville et then, le ciel.
La cuvette Dien Bien Phu est couverte de rizières et de champs, avec le village proprement dit, et une rivière, la Nam Youn, qui la traverse. C'est le seul endroit plat à des centaines de kilomètres à la ronde, avec une altitude moyenne de 400 mètres. L'habitat, essentiellement de maisons sur pilotis, est dispersé. La vallée comporte un ancien aérodrome aménagé par les Japonais durant la Seconde Guerre mondiale. Il est orienté dans le sens nord-sud et dispose de deux pistes plus ou moins parallèles à la rivière.
La vallée, aussi orientée nord-sud, a une longueur de 17 kilomètres. La largeur d'est en ouest varie de cinq à sept kilomètres. À l'est et au nord-est se trouve une zone de petites collines grimpant progressivement vers des sommets boisés qui s'étagent entre 1 000 et 1 300 mètres. La dénivellation entre la vallée et les cimes des montagnes varie de 600 à700 mètres.
Diên Biên Phu est relié au reste du pays par la route provinciale 41 (RP 41), qui conduit à Hanoï, et par une piste qui se dirige au nord vers la Chine, via Laï Chau, capitale du pays thaï.
Dien Bien Phu, la fin de l'ère coloniale
A l'époque ou le Tonkin devint un protectorat Français, le nord ouest du Vietnam et le nord du royame de Luang Prabang (Laos) étaient en proie à de graves troubles. Les troupes du Siam ( Thailande) tentaient de s'emparer du Laos et le conflit débordait jusque dans le nord ouest du Vietnam, déjà, terrorisé par des groupes chinois. Suivant la couleur de leur symbol guerrier, ces derniers étaient appelés Pavillons Noirs, Rouges et Jaunes. L'armée française commença alors à établir des garnisons dans le nord - ouest.
En 1946, au retour du gouvernement colonial au Vietnam, la résistance éclata dans tout le pays. En 1953 la France tenta d'appporter la solution. Les USA s'étaient toutefois engagés dans ce conflit qu'ils avaient commencé à financer. Le général Henri Navarre décida de regrouper les troupes français dans les camps fortifié '' imprénable'' de Dien Bien Phu et de laisser les Viet Minh s'épuiser à l'extérieur. Or, le général Giap auquel rallié Ho Chi Minh était fin stratège. Fort d'un réseau de sentiers de montagne, il mit au point un plan d'attaque Dien Bien Phu. Le camps comptait trois places fortes, 49 avants- postes et 2 aérodromes. En novembre 1953, Giap lança l'assaut sur Lai Chau, alors capitale provinciale, tandis que les préparatifs de l'attaque sur Dien Bien Phu battait leur plein. Sans l'appui des peuples montagnards, la victoire aurait été impossible. Hommes, femmes transportèrent de lourdes armes, des mutations et du ravitaillement jusqu'aux casemates dissimulées dans les hauteurs qui surplombaient la cuvette. Fin 1953, quelque 16 000 soldats francais ont été parachutés dans cette vallée isolée pour couper les lignes de ravitaillement vietnamiennes et extirper la guérilla. Le général Vô Nguyên Giap a saisi l’occason et leur a opposé 55 000 combattants. Le 6 mai 1954, il lancé une attaque en règle. Il a battu les Francais après un siège de 55 jours, renforcant ainsi la position du Vietnam aux négociations de Genève. Le 20 novembre, l'armée française fit intervenir la Légion et les parachutistes, qui furent pris sous le feu d'une risposte d'artillerie de la part des Viet Minh cachés dans la montagnes. Engagé le 31 mars, le combat décisif dura 55 jours et prit fin la défaite française le 7 mai 1954.
Les Vietnamiens ont remporté leur plus grande bataille conventionnelle moderne et se sont définitivement assurés le départ des Francais. Aujourd’hui, la ville en plein essor née après le conflit est surtout visitée par des vétérans vietnamiens et des mordus de la guerre d’Indochine.
Commencez votre visite par le musée de Diên Biên Phu, à un peu moins de 1 kilomètre du principal carrefour dela ville, près du marché. Le pavillon externe présente des pièces d’artillerie du type utilisé par les forces de Giáp. Un autre pavillon comporte un cimetière de matériel francais- des Jeep rouillées , le fuselage d’un avion abattu, des tanks. À l’intéreur , un diorama panoramique présente le fond de la vallée et la série de colline basses occupée par la garnison francaise. On y trouve aussi des vestiges hétéroclites, comme une baignoire de métal utilisée par le commandant en chef francais, le général de Castries, dans son bunker.
De l’autre côté de la rue, des ragées de tombes anonymes emplissent l’un des cimetières où sont enterrées les 10 000 victimes vietnamiennes. Saporte de granit blanc évoque les triples portes du Vietnam impérial. À l’intérieur sont indiqués les noms et l’origine des victimes, surtout les provinces de Nghe An et de Thanh Hoa, où sont nés deux des plus grands héros du Vietnam, Hô Chi Minh et Lê Loi.
Au –dessus du musée, on peut voir une redoute récemment restaurée au sommet d’une colline, avec des tunnels, des tranchées et un énorme cratère de bombe. Et de l’autre côte de la ville, se trouve le bunker de commandement du général de Castries.